Pierre Jacob sur RCF
RCF, radio de Bourgogne, a interviewé Pierre Jacob sur la sophrologie caycédienne et sur l'Ecole de Sophrologie Caycédienne de Bourgogne Franche-Comté.
Voici la retranscription de cette rencontre radiophonique.
Pour son émission de « Regards Croisés », La radio RCF en Bourgogne propose des rencontres avec des professionnels de l’accompagnement. Chaque mois, j’accueille un nouvel invité et un nouveau thème *.
Aujourd’hui, je reçois Pierre JACOB, et il va être question de sophrologie.
Pierre exerce à Chalon sur Saône et crée l’Ecole de Sophrologie Caycédienne de Bourgogne France-Comté.
Yves : pouvez-vous nous expliquer comment vous êtes devenu sophrologue ?
Pierre : Devenir sophrologue, c’est pour moi une reconversion assez radicale mais c’est aussi dans une sorte de logique de mon existence. J’ai non seulement consacré beaucoup de temps de ma vie à, pour faire vite, m’occuper des autres mais j’ai fait des études psychologie et aussi un travail sur moi-même de nature psychanalytique.
Je suis formé à la sophrologie caycédienne, c’est à dire celle créée, fondée dans les années 60 puis développée de manière évolutive par le Pr Alphonso Caycédo, médecin, neuropsychiatre espagnol. Certes, il s’est inspiré du yoga, de la méditation, du zen des bouddhistes tibétains, de la méditation mais avec ce génie qu’il a rendu occidentales ces approches venues de cultures lointaines et il les a maintenues laïques. La sophrologie n’appartient à aucun courant de pensée ou mouvement religieux. Le Professeur Caycédo s’est aussi inspiré de l’hypnose.
Et comment devient-on sophrologue ?
Pour devenir Sophrologue caycédien, il faut d’abord suivre un premier cycle, dit fondamental. Pour moi ce fut à l’Ecole de Sophrologie Caycédienne de Lyon. Cela nécessite 18 mois environ au rythme de deux jours par mois environ. Là, on devient sophrologue. Pour devenir sophrologie caycédien, il faut participer à 4 sessions réparties sur deux ans et qui constituent deux cycles supérieurs. Immense privilège que d’avoir été formé pour ces deux cycles par Natalia Caycédo, la fille du fondateur de la sophrologie. J’ai donc obtenu le diplôme de Master spécialiste en sophrologie caycédienne.
Comment travaille un sophrologue ?
Le cœur de ce que propose un sophrologue c’est l’éveil, la prise de conscience du positif, un entraînement à accueillir, développer en soi le positif, à le reconnaître en soi. On est généralement assez bon pour ressasser le négatif et le laisser prendre le dessus. On connait tous ce mot de « somatisation ». Il a une connotation négative. Somatiser, dans le langage courant, c’est, pour faire simple, faire en sorte que son corps exprime un souci psychologique. Parce que l’on ne va pas bien dans sa tête, alors on fait une poussée de boutons, une allergie, une grippe… que sais-je. Et bien nous, en sophrologie, on dit que si le psychisme, les pensées, l’esprit peut avoir des incidences négatives, il peut avoir aussi des effets positifs, dans un cercle vertueux : si l’esprit va bien, le corps va bien et si le corps va bien, l’esprit va bien. Ainsi, la sophrologie est une sorte d’entraînement à vivre positif.
Ça me parle bien ce cercle vertueux et le coaching de vie s’y intéresse également. A ce propos, la sophrologie est-t-elle complémentaire à d’autres soins ou accompagnements ?
La sophrologie peut être en effet complémentaire à d’autres formes d’accompagnement mais l’inverse est vrai aussi. Je reçois des personnes qui me sont adressées par des médecins ou des psychologues par exemple comme il m’arrive de suggérer à quelqu’un que j’accompagne de voir un psychologue, un hypnothérapeute ou bien encore un coach de vie.
Dans quels cas la sophrologie est utile ?
La sophrologie est une bonne indication en cas de stress, de mauvaise estime de soi, d’insomnie, utile aussi pour la préparation d’examens, d’épreuves… pour la gestion de traumatismes, pour la préparation mentale de sportifs… mais ce ne sont que des exemples
Des exemples qui concernent les particuliers mais peut-être aussi dans le monde de l’entreprise puisque nous passons en moyenne 40 % de notre temps en entreprise ?
Une séance se passe de quelle manière ?
Je reçois les personnes qui souhaitent être accompagnées – on les appelle les sophronisants – à mon cabinet de Chalon de manière individuelle et j’accompagne aussi des groupes.
Le premier rendez-vous est consacré à faire connaissance et à exprimer, partager la demande de la personne. Puis je propose une séance de découverte de la sophrologie pour que la personne confirme qu’elle veut bien poursuivre.
Les séances suivantes se déroulent souvent selon le même canevas :
- une entrée dans la séance par une prise de conscience de la présence de son corps et la mise à distance des tensions qui habitent la personne. Il s’agit de la sophronisation, c’est à dire l’abaissement du niveau de vigilance, sans pour autant – comme ce serait le cas en hypnose – que la personne ne soit plus consciente.
- ensuite, selon les besoins du moment et aussi de la progression de séance en séance, je propose des exercices simples. Il ne s’agit pas de gymnastique car l’exercice est un prétexte, un support à rendre présent par exemple le corps, les bienfaits actuels de l’évocation d’un souvenir, l’anticipation agréable d’un moment qui nous attend dans notre futur ou encore le renforcement de l’une des valeurs.
- puis la séance se termine par un retour au niveau de vigilance utile pour poursuivre normalement sa vie.
La séance se termine, enfin, pas tout à fait parce qu’il reste à faire ce que l’on appelle la phénodescription. Dire ou, mieux, écrire ce qui marque, ce qui reste en soi de la séance vécue.
Pierre, combien il faut de séances pour traiter une problématique ?
C’est la question que l’on me pose souvent… et il est bien difficile d’y répondre parce que cela dépend pour une large part de l’engagement de la personne dans les séances elles-mêmes mais aussi du temps qu’elle s’offre à elle-même entre les séances pour s’entraîner… On pourrait aussi retourner la question et demander à la personne combien de temps elle est prête à consacrer à sa problématique. Oui la sophrologie est un entraînement… Plus on en fait, plus elle est utile, efficace, bénéfique.
Ça veut dire que vos patients, vos élèves peuvent pratiquer seuls chez eux ?
Non seulement ils peuvent mais cela est assez nécessaire. On voit mal un sportif ne jamais s’entraîner avant une compétition. De même, pour obtenir de bons résultats, il faut faire ne serait-ce qu’un peu de sophrologie à la maison entre les séances.
Et alors cette Ecole ?
Elle existe ! Les inscriptions sont ouvertes et la première promotion commencera en septembre prochain. C’est la seule école de sophrologie caycédienne autorisée en bourgogne franche-comté par l’Académie internationale de sophrologie caycédienne.
C’est long de se former à la sophrologie ?
L’école propose 15 sessions de 2 jours, au rythme mensuel, avec une promotion des lundis et mardis pour les gens qui ne travaillent pas, une autre promotion des samedis et dimanches pour ceux qui travaillent. Plus tard, je proposerai un cycle en 10 sessions de 3 jours, des vendredis, samedis et dimanches sur un an environ donc. Dans tous les cas, c’est une formation en 30 jours.
Et en quoi consiste la formation ?
Je l’ai organisée en deux grandes étapes :
- une première étape pour découvrir la sophrologie
- la deuxième étape pour devenir sophrologue
une étape pour apprendre, une autre pour devenir professionnel,
une étape pour prendre conscience des effets de la sophrologie, une étape pour savoir la transmettre…
La pédagogie est très active, dynamique et le groupe de stagiaires est le lieu idéal pour apprendre, expérimenter, partager… Très vite, et à leur mesure, les stagiaires guident entre eux des séances.
Il y a bien sûr des éléments théoriques à absorber et aussi par exemple des notions de physiologie, de psychologie, les références culturelles de la sophrologie mais nous nous en tenons en la matière à ce qui est utile à la pratique.
Nous aborderons aussi la question de la création de l’activité sous l’angle juridique et économique.
J’insiste : le cœur de la formation ce sont les guidances.
Qui sont les formateurs ?
J’assure moi-même une part importante de la formation, mais interviendront aussi une sophrologue caycédienne qui est aussi docteur en pharmacie, un médecin pédopsychiatre et aussi d’autres sophrologues pour que les stagiaires bénéficient de plusieurs tonalités, couleurs dans la manière de guider une séance.
Et pour s’inscrire, il y a des conditions particulières ?
Aucun prérequis n’est exigé, aucun niveau de formation préalable, aucune condition particulière. La formation s’adresse autant à celles et ceux qui veulent faire de la sophrologie leur métier qu’à ceux qui, médecins, ostéopathes, psychothérapeutes, kinés, travailleurs sociaux, enseignants qui souhaitent utiliser la sophrologie en complément de leurs compétences professionnelles.
Voilà une profession qui intéressera certainement nos auditeurs et s’ils souhaitent obtenir des renseignements sur cette formation au métier de sophrologue ou sur tout autre sujet concernant cette émission, je les invite à consulter votre site.